La vie d’une femme est balisée par des cycles. Une fois réglée, une jeune fille va vivre dans son corps un cycle tous les mois en accord ou pas avec la lune. Le fait que notre vie de femme soit désormais perturbée par l’utilisation de la pilule fait que notre corps ne se cale plus vraiment sur le cycle naturel de la lune. Si le corps est libre de vibrer naturellement, il est normal que toutes les femmes qui habitent sous le même toit aient leurs lunes en même temps. C’est d’ailleurs pour cela que les tentes rouges*** permettaient aux femmes d’une même famille ou tribu de se retrouver lors de la nouvelle lune dans un lieu sans hommes, à célébrer leur sang menstruel.
Cette ritualisation du cycle permettait aussi aux jeunes filles d’accueillir avec joie l’arrivée de leurs premières lunes, ce qui les autorisait à rentrer dans le cercle des femmes et d’aborder une nouvelle étape du cycle plus étendu dans le temps, qui va englober la totalité de la vie.
Au cours d’un cycle, quel qu’il soit, on peut distinguer trois phases : avant, pendant, après. Ce cycle se répète chaque mois dans la vie d’une femme réglée (préparation/maturation, ovulation, lunes) et est englobé dans un cycle plus vaste : enfance (maturation), puberté et vie féconde (enfantement), ménopause et retour à la vie inféconde. En ce sens il semble important de ritualiser l’entrée et la sortie qui confirmera l’arrivée et l’arrêt du cycle des lunes chez la femme.
En des temps révolus, une jeune fille qui avait ses lunes pour la première fois savait qu’elle rentrait dans l’âge adulte, allait pouvoir se marier et concevoir. Il s’agissait d’une porte importante dans sa vie et une fête pouvait lui être consacrée. Pour lire un exemple de rituel lié à ce passage allez consulter cette adresse : http://www.celebrerladeesse.net/rahil-la-danse-des-menstruations.html
Notre société ne fonctionnant plus ainsi, la ritualisation est tombée et nombre de femmes sentent à présent à quel point il est important de recommencer à honorer les premières lune(s) de leurs fille(s). Peu importe la manière dont vous vous y prendrez pourvu que cela marque l’étape comme un pas franchi : cérémonie avec cadeau, sortie au restaurant entre femmes (mère / fille, sœurs, grand-mère…), il suffit juste de mettre la jeune fille à l’honneur et lui montrer qu’elle fait désormais partie du cercle des femmes.
Quelle différence et quelle fierté cela engendre, plutôt que de vivre son cycle menstruel comme une calamité chaque mois, et de vivre l’arrivée de ses lunes comme une punition.
Dans la même optique, nombre de femmes vivent l’arrêt de leur cycle comme la perte de leur féminité alors qu’il s’agit, en fait, d’une étape merveilleuse qui signe l’entrée dans l’âge mûr, celui du respect et de la sagesse, et de la reconnaissance d’un savoir acquis tout au long d’une vie.
Cette période post-ménopause permet à la femme de cultiver son intériorité et sa reliance au féminin divin dans sa maturité. Elle est sortie du cycle mensuel et peut aborder une phase de vie plus douce, plus linéaire, plus tranquille.
Quoi de plus naturel, dans ce cas, que d’envisager un rituel, une fête pour honorer ce passage aussi ?
Nos sociétés occidentales ont eu trop tendance à dévaloriser la nature et tout ce qui va avec, à vouloir la contraindre et ne pas la respecter. Il est désormais temps de revenir à plus de sagesse et d’écoute, et d’honorer par des rituels simples et joyeux les différentes étapes de vie qu’une femme peut traverser.
*** cf Anita Diamant La tente Rouge (roman) qui raconte l’histoire de la fille de Jacob.